La Cour des comptes a publié, début octobre 2018, son rapport annuel sur les comptes de la sécurité sociale. Elle consacre son 5e chapitre au virage ambulatoire du système de santé, dans lequel elle souligne que de nouvelles transformations sont à engager, en ville comme à l’hôpital.
Dans ce chapitre, la Cour des comptes souligne l’importance de mieux structurer les réponses des professionnels en santé de ville.
Valorisation de l’exercice coordonné pluriprofessionnel
Elle estime que le développement des structures de soins pluriprofessionnelles doit être accéléré pour répondre aux besoins du virage ambulatoire en santé. A ce titre, les Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) sont un modèle abouti et particulièrement pertinent "pour limiter les hospitalisations évitables et organiser les prises en charge post-hospitalisation", limiter les délais d’attente et assurer "une première coordination des soins entre généralistes et spécialistes".
"Le rapprochement des professionnels libéraux de santé au sein de structures spécialisées apparaît […] prometteur. Le développement du travail en équipe permet en effet à la fois d’améliorer la qualité des prises en charge, de renforcer l’articulation entre les établissements de santé, la ville et le médico-social pour assurer la continuité du parcours de soins, mais aussi, en principe, de conforter l’offre de soins de premier recours. Par ailleurs, en mutualisant l’utilisation entre plusieurs professionnels de santé, il élargit les possibilités d’implantation de plateaux techniques en ville."
La Cour des comptes déplore toutefois le nombre encore insuffisant de MSP sur le territoire et affirme que le doublement de ces équipes durant le quinquennat du président Emmanuel Macron ne suffira pas à répondre aux besoins anticipés.
Des questions en suspens sur les CPTS et les PTA
La Cour des comptes est plus critique sur les CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) et les PTA (plateformes territoriales d’appui).
Si elle reconnait leur potentiel d’organisation et de structuration des soins de santé de ville, elle regrette leur caractère facultatif et leur coopération insuffisante avec les établissements de santé, notamment les établissements publics regroupés dans les GHT.
Lire le chapitre 5 du rapport consacré au virage ambulatoire