Franc succès pour la 4e Rencontre des coordinateurs !

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Près de 80 coordinateurs et leaders de Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), venus de l’ensemble des Pays de la Loire, ont participé à la 4e Rencontre des coordinateurs organisée par l’APMSL le 22 novembre 2018, à Angers.

Lancées en 2017, les rencontres des coordinateurs et coordinatrices de Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) sont l’occasion d’un échange de pratiques et d’expériences autour de leur fonction. Elles permettent également de concrétiser un projet commun et de renforcer ou d'acquérir des compétences.

Les trois co-présidents de l’APMSL – Charlotte Dubois, diététicienne, Carine Renaux, infirmière et Gilles Barnabé, médecin généraliste – ont animé une journée riche en échanges et apports de connaissances.

L’Indice de Bonheur Partagé en équipe de soins primaires

L’APMSL a invité Didier MENARD, médecin généraliste retraité en Ile-de-France et président de la FémasIF, très investi dans un centre de santé communautaire, pour démarrer la journée sur la question du bonheur en équipe, une « utopie bien réaliste » ! 

Dans son équipe, constatant à la fois l’existence d’une souffrance des soignants et l’absence de réponses préventives, Didier Ménard a décidé de travailler sur un Indice de Bonheur Partagé (IBP). Loin de vouloir « gommer les difficultés » de l’exercice coordonné pluriprofessionnel, il a souhaité au contraire mettre l’accent sur le nécessaire changement culturel qu’impose le passage d’un exercice individuel à un exercice collectif : accepter le regard de l’autre sur sa pratique, partager ses doutes, mais aussi ses émotions… Les difficultés de la vie d’équipe doivent être exprimées pour pouvoir être dépassées.

C’est pourtant la construction de cette culture commune qui va, à terme, produire de l’intelligence collective et permettre l’addition des savoir-faire et des connaissances, au bénéfice des patients, mais également de ceux qui les prennent en charge. En termes de vie d’équipe, cela signifie accepter les différences de personnalités et de motivations, s’interroger régulièrement sur ses motivations, mettre en œuvre la bienveillance et l’empathie… L’IBP, c’est alors une façon de mesurer l’évolution de ce bonheur, à partir de critères spécifiques à l’équipe : « chacun y fait ce qu’il veut, et y met ce qu’il veut », l’essentiel étant que cela fasse sens pour chacun des professionnels.

Développer la pluriprofessionnalité dans la recherche en soins primaires

Après le bonheur dans l’équipe, le bonheur dans la recherche ! 

Le Dr Cyril BEGUE, médecin généraliste exerçant en MSP et Chef de clinique au CHU d’Angers, est venu partager son expérience de chercheur avec les professionnels de santé.

Après une séquence interactive sur ce qu’est la recherche et ce qu’elle implique, il a insisté sur l’importance de l’appliquer au secteur des soins primaires. En effet, la très grande majorité des patients consultent uniquement des professionnels de premier recours et ne parviennent jamais au stade de l’hospitalisation. Par ailleurs, pour le professionnel de santé, la posture de chercheur permet de prendre du recul dans sa pratique professionnelle, de se questionner et d’agir avec plus de méthode. 

La recherche en équipe de soins primaires soulève toutefois des questions : quel temps peut-être concrètement alloué à celle-ci dans la pratique professionnelle ? Existe-t-il des financements ? Comment favoriser la recherche pluriprofessionnelle, qui permet de croiser les regards et d’explorer les nouveaux modes d’organisation ? 

En réponse aux nombreuses questions des participants, le Dr Cyril BEGUE a notamment rappelé l’importance de choisir un sujet en lien avec les besoins des équipes, et facile à mettre en œuvre, tout en étant innovant dans sa thématique.

Expérimenter et innover avec l’article 51

Après une séquence d’actualités sur l’APMSL, la première intervention de l’après-midi était consacrée à un sujet complexe porteur d’enjeux forts pour les équipes pluriprofessionnelles : les expérimentations conduites dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2018. Le Dr Pascal Gendry, administrateur de l’APMSL et président de la FFMPS, a relevé le défi de l’intervention.

L’objectif de l’article 51 est de permettre de financer ce qui ne rentre pas aujourd’hui dans la tarification à l’acte des soins primaires. Menée sur 5 ans, l’expérimentation est conduite au régional et au national. Elle concerne surtout les équipes de soins primaires matures, composée de nombreux professionnels, et qui fonctionnent depuis plusieurs années.

Au niveau national, l’axe IPEP (Incitation à une Prise en charge Partagée) de l’expérimentation permet de percevoir une somme bonus pour des actions de décloisonnement du parcours de soins et d’amélioration du pouvoir d’agir du patient : protocoles de coopération, amélioration de la transmission ville-hôpital, etc.

L’axe PEPS (Paiement forfaitaire en équipe de professionnels de santé en ville) permet de tester une rémunération collective (plusieurs PS), forfaitaire et substitutive au moins en partie à la rémunération à l’acte, pour une pathologie, une population ou une patientèle.

Un cahier des charges national pour chacun des deux axes est en cours de co-construction et sera diffusé début 2019 lors d’un appel à candidatures.

Au niveau régional, un cahier des charges a été diffusé par l’ARS Pays de la Loire.

En savoir plus sur le cahier des charges régional article 51 LFSS 2018

Les nombreuses interrogations des participants ont témoigné de l’intérêt et de la maturité des MSP en Pays de la Loire sur ce type de projet.

Développer la coordination au service d’une population : la CPTS entre en scène !

Carine Renaux, infirmière en MSP et co-présidente de l’APMSL, et Pascal Gendry, qui est aussi leader de la MSP « Sud-Ouest Mayennais », ont animé une dernière séquence d’information attendue sur les CPTS (Communautés professionnelles territoriales de santé). 

Initiée prioritairement par des professionnels de santé de ville, une CPTS est un collectif qui :

  • concerne l'exercice ambulatoire
  • est au service d'une population (20 000 habitants couverts minimum)
  • concerne la santé au sens large, et non uniquement les soins
  • coordonne la prise en charge entre différents types d'acteurs de santé : équipes de soins primaires, établissements médico-sociaux et sociaux, établissements de soins, acteurs de la prévention...
  • est interprofessionnelle
  • répond à des besoins concrets observés sur le territoire

Les MSP sont un acteur de premier plan dans la constitution et l’animation des CPTS, de par leur expérience en matière de coordination et de mise en place d’actions de prévention et d’ETP.

Les participants se sont particulièrement intéressés au processus de création de la CPTS. « Il faut contacter la direction territoriale de l’ARS, lancer la démarche auprès des acteurs de la santé du territoire de la future CPTS, préciser son projet. Puis rédiger une lettre d’intention, qui déclenchera une aide financière pour l’écriture du projet de santé de la CPTS. L’APMSL peut accompagner les équipes dans leur démarche », précise Carine Renaux. 

En savoir plus sur le cahier des charges régional des CPTS

Découvrir l'accompagnement de l'APMSL

 

Cette belle journée a été conclue par le témoignage de Daniel Coutant, médecin retraité bénévole à l’APMSL, grand témoin de l’événement. Nous vous proposons de découvrir ci-dessous son regard sur l'événement.

Lire le témoignage de Daniel Coutant