Soins non programmés en Pays de la Loire : l'APMSL présente à la journée de France Assos Santé

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France Assos Santé Pays de la Loire a organisé, le 7 novembre 2019, sa première Journée Régionale sur le thème des soins non programmés (SNP), qui a rassemblé près de 100 participants. L'APMSL a été sollicitée pour intervenir sur la place et l'expérience des équipes en exercice coordonné pluriprofessionnel sur cette thématique.

Le Dr Gilles BARNABE, co-président de l'APMSL, est intervenu lors de la table ronde : "L’organisation des soins de proximité : un levier pour répondre aux soins non programmés".

Les soins non programmés, une question complexe

Dans un contexte de crise des urgences hospitalières et d'inégalités d'accès aux soins sur les territoires, la prise en charge des soins non programmés est sur le devant de la scène médiatique et politique. Gilles BARNABE a souligné, dans son intervention, la nécessaire coopération entre acteurs de santé (secteur libéral, hospitalier, cliniques, mais aussi patients) pour trouver des solutions.

La question est complexe et l'APMSL insiste sur un certain nombre d'enjeux incontournables :

  • Une définition partagée des SNP, le travail en pluriprofessionnalité et l'éducation thérapeutique des patients sont des axes importants d'amélioration de la gestion des SNP ;
  • La gestion des soins non programmés doit être pensée au niveau pluriprofessionnel, car les soins dispensés par les professionnels paramédicaux, ou encore le rôle de professionnels comme le pharmacien ou le biologiste, peuvent être concernés en fonction de la situation ;
  • La prise en charge des patients est améliorée par le regard croisé entre différentes professions qui peut être réalisé en MSP ;
  • Les associations représentant les patients sont des partenaires importants pour les professionnels de santé. L’usager doit savoir ce qu’il doit faire et être impliqué dans l’élaboration des solutions afin que celles-ci soient adaptées.

Les Maisons de santé pluriprofessionnelles s'organisent sur la question

L'APMSL a réalisé à l'automne 2019 une enquête sur les soins non programmés (SNP) dans les maisons de santé des Pays de la Loire. 20% des MSP y ont répondu, apportant un premier éclairage instructif sur la gestion des SNP en équipe de soins primaires dans notre région.

Pour 95% des répondants, la gestion des soins non programmés est incluse dans le fonctionnement de la MSP. Une partie des MSP interrogées ont réalisé un protocole d'organisation pour fluidifier cette gestion.

Concernant le parcours du patient qui sollicite la MSP pour un soin non programmé :

  • Le traitement de la demande est assuré en très grande majorité par le secrétariat médical ;
  • La prise en charge est réalisée généralement par le médecin, parfois avec l'aide d'un interne, voire d'un infirmier ;
  • Les modalités horaires pour les consultations SNP sont diverses (créneaux spécifiques dans les emplois du temps de chaque médecin, organisation de permanences entre médecins, plages de consultations sans rendez-vous...).

Premiers chiffres sur le profil des patients

Certaines MSP ont accepté d'effectuer une comptabilisation des demandes sur une semaine, ce qui apporte un éclairage plus précis sur le profil des patients qui ont sollicité des SNP. Ces chiffres sont toutefois à prendre avec précautions, étant donné le petit nombre de réponses reçues.

Il s'agit à 40% de personnes âgées de 25 à 65 ans, ce qui semble logique puisque c'est la tranche d'âge la plus représentée dans la population. On comptabilise ensuite 17% d'enfants de 0 à 5 ans et 16% de personnes âgées de plus de 65 ans. En moyenne, un médecin reçoit 19 patients en demande de SNP par semaine (soit environ 10% de ses patients), A noter également, 5% des patients en SNP n’ont pas de médecin traitant.

Les CPTS, un levier supplémentaire pour améliorer la gestion des soins non programmés

Les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) ont trois missions principales :

  • Coordonner les professionnels de santé de ville et les acteurs sanitaires, sociaux et médico sociaux d’un territoire
  • Répondre aux besoins de santé d’une population
  • Mettre en œuvre des actions partagées

Parce qu'elles permettent aux différents acteurs de santé de mieux se connaître et qu'elles améliorent le dialogue entre eux et l'organisation d'actions à l'échelle d'une population, les CPTS peuvent être un outil pour mieux gérer les soins programmés sur les territoires.

Les MSP (Maisons de santé pluriprofessionnelles) y apportent leur expérience de l'exercice coordonné :

  • elles expérimentent au quotidien la dynamique collective de travail pluriprofessionnel
  • elles utilisent pour leur propre fonctionnement des outils de coordination efficaces
  • de par leur maturité, elles expérimentent naturellement la mise en commun, avec de multiples acteurs, dans l’espace territorial
  • l’organisation territoriale à l’échelle d’une MSP est une étape importante et facilitante dans la logique des CPTS
  • les MSP, en développant notamment des actions de prévention et d’ETP (éducation thérapeutique du patient), dépassent la logique des patientèles des professionnels qui la constituent, et se mettent au service de la population de leur territoire d’intervention

 

Consulter les actes de la Journée Régionale du 7 novembre 2019 sur le site de France Assos Santé Pays de la Loire